Bonnes impressions de Giverny
La dernière fois que j'étais allée passer une journée à Giverny, c'était en Juin 2007, suite à laquelle j'ai peint "les nymphéas". Cette année c'est "la jeune femme à l'ombrelle que j'ai reproduite. Devenue fan de Monet, me voici de retour sur Giverny le dimanche 12 Juin pour une journée inoubliable entre soeurs et amis
R-V à 9h dans le parking de Giverny : pour les billets coupe-file, emprunter ce petit chemin sur le côté droit de la maison de Monet
l'horaire d'ouverture est 9h30 mais grâce aux billets achetés sur internet, nous entrons avant tout le monde dans les jardins à 9 heures : Nous pouvons profiter tranquillement de la sérénité et de la beauté des lieux encore vides de touristes
Nous commençons par le jardin d'eau d'inspiration japonaise de l'autre côté de la route, en passant par un petit souterrain pour le rejoindre. Lorsque Monet arriva à Giverny en 1883, il n'existait pas. En 1893, dix ans après son arrivée, Monet achète le terrain qui voisine sa propriété de l'autre côté de la voie de chemin de fer. Il est traversé par un petit cours d'eau, le Ru, une dérivation de l'Epte.
Malgré l'opposition des voisins paysans qui craignent qu'il empoisonne l'eau en y plantant des végétaux bizarres, mais avec le soutien de la Préfecture, Monet y fait creuser un premier petit bassin.
Par la suite le bassin sera agrandi pour atteindre ses proportions d'aujourd'hui. Le jardin d'eau tout en asymétrie et en courbes, s'inspire des jardins japonais que Monet connaît par les estampes dont il est un fervent collectioneur.
On trouve dans ce jardin d'eau le fameux pont japonais couvert de glycines, d'autres ponts plus petits, des saules pleureurs, une forêt de bambous, et surtout les fameux nympheas qui fleurissent pendant tout l'été.
Le bassin et la végétation qui l'entoure forment un monde clos, indépendants de la campagne alentours. Jamais encore un peintre n'avait à ce point façonné son motif dans la nature avant de le peindre, créant son oeuvre deux fois. Monet y puise son inspiration pendant plus de vingt ans.
méditation sur le pont japonais... Monet l'a peint 45 fois ! Pour le construire il a fait appel à un artisan local. Il est entièrement constitué de bois de hêtre.
Après la série des ponts japonais il se consacre à celle des nympheas, jusqu'aux gigantesques décorations de l'Orangerie. Toujours à la recherche de brumes et de transparences, Monet s'attache de plus en plus aux reflets dans l'eau, une sorte de monde inversé transfiguré par l'élément liquide.
Mes nymphéas peints fin 2007
500 000 visiteurs découvrent les jardins de Monet chaque année, en l'espace de sept mois. Afin d'éviter le piétinement et de conserver au jardin toute sa beauté, certaines allées ne sont pas accessibles au public. Les visiteurs peuvent néanmoins faire le tour complet du jardin pour en admirer toutes les perspectives.
on aperçoit la maison de Monet de l'autre côté de la route
Nous nous dirigeons vers le Clos Normand qui était un verger avec quelques massifs de fleurs lorsque Monet est arrivé à Giverny
Monet décida de le transformer en jardin de fleurs, ce qui était une idée neuve à l'époqueil employa 7 jardiniers. Il commandait chez Truffault le plus grand horticulteur du temps.
les jardins comprennent cent mille plantes et dix mille vivaces.
A la mort de Claude Monet en 1926, la maison et le jardin reviennent à son fils Michel. Il n'y habite pas et c'est la belle-fille de Monet, Blanche Hoschedé, qui veille sur la propriété.
Malheureusement après la deuxième guerre mondiale le jardin et la maison sont négligés. En 1966 Michel Monet lègue la propriété à l'Académie des Beaux-Arts
En 1977 Gérald van der Kemp est nommé conservateur de Giverny. André Devillers, qui avait eu la chance d'accompagner Georges Truffaut, un éminent jardinier souvent invité à la table de Monet, l'aide à reconstituer le jardin tel qu'il était à l'époque du Maître.
glycines mauves et blanches, tulipes, lupins,
iris, perce-neige, roses de Noël blanches, primevères, pensées, crocus, jonquilles, myosotis, seringats, viburnums, tulipes rouges, jaunes, roses, mauves, pavots d'Orient, pivoines, doroniques, ancolies, clématites... fleurs d'oignons...
vue du Clos Normand d'une fenêtre de la maison de Monet
Plusieurs années sont nécessaires pour redonner au jardin et à la maison leur ancienne splendeur, car il n'en restait plus grand chose en 1930
Les vitres des serres et de la maison ont volé en éclats pendant les bombardements, les boiseries sont pourries, l'escalier écroulé, et trois arbres ont poussé dans le grand atelier.
Il faut recreuser l'étang, retrouver le niveau du sol originel du jardin, replanter avec les mêmes variétés rares que celles dénichées en son temps par Monet... n'est ce pas Marie-Laure et Patou ?
Grâce à des dons généreux en majorité américains, la façade de la maison est ravalée, les meubles anciens et les estampes japonaises sont restaurés, les structures d'accueil se mettent en place.
La propriété est ouverte au public depuis septembre 1980.
Savez-vous qu'il en existe une réplique presque parfaite au Japon ?
C'est le jardin de Monet Marmottan au Village de Kitagawa ?
Nous continuons notre promenade à l’Ancien Hôtel Baudy, lieu historique, fréquenté par de nombreux artistes (Cézanne, Renoir, Sisley, Rodin, etc..) du temps de Monet.
Ne pas hésiter à y entrer pour y admirer la belle roseraie sauvage...
Ce lieu légendaire a été découvert par le peintre américain William Metcalf. C'était une petite épicerie buvette qui connut la célébrité grâce à l'afflux d'artistes venus chercher l'inspiration à Giverny.
Cézanne et Rodin y séjournèrent. Les Baudy ont construit des chambres et un atelier pour leurs pensionnaires artistes, puis un marchand de fournitures d'art s'installa à côté.
l'atelier des peintres de l'hôtel Baudy construit en 1887. Le whisky fut donc le 1er alcool à être importé en France. Toute cette affluence de peintres donna à Monet l'envie de déménager et il se coupa de plus en plus de la colonie d'artistes.
1926, décès de Claude Monet. Moment de recueillement à l'église Sainte-Radegonde
le charmant petit cimetière où repose le Maître et sa famille
en revenant sur nos pas, halte pour admirer les magnifiques sculptures sur sable de Jean-Pierre Porcher
l'entrée est libre, magnifique scène de sable dans cette petite cour